Né à paris le 10 novembre 1857. Entré à l’école supérieure de commerce et d’industrie de Bordeaux, il en sortit major de sa promotion et fonda alors une importante maison de commerce de vins et spiritueux. Toutefois doué d’un esprit inventif toujours en éveil, faisant constamment des essais, prenant des brevets d’invention, F Malvezin se tournait nettement vers l’industrie.

Vers la même époque, Pasteur vint au lazaret de Trompeloup-Pauillac pour y étudier la fièvre jaune ; Malvezin y fit sa connaissance. Profondément frappé par les idées de ce grand savant sur la conservation des vins, F Malvezin entreprit toute une série d’expériences empiriques sur la pasteurisation en bouteille, puis sur les appareils à pasteurisation continue.

En 1898, il publia son manuel de pasteurisation des vins et traitement de leurs maladies. Ses connaissances approfondies du vin et de ses maladies lui permirent d’établir avec une grande précision les températures de pasteurisation en fonction de la composition chimique et de la nature de la maladie à éviter ou à guérir.

Les actions secondaires de la pasteurisation, et notamment l’influence des gaz : oxygène, air, gaz carbonique sont étudiées avec le concours de savants distingués : Villon de Lyon, et l’illustre Maumené, qui donne à Malvezin le nom de « œnotechnicien », bien souvent utilisé depuis, mais qui fut le premier à porter.

L’usine du Colombier, fondée par lui à Caudéran, avait permis l’étude, la mise au point et la construction intégrale du « Pastor » ; elle devait servir, par la suite, à une foule de recherches et de réalisations sur le vieillissement des vins et spiritueux, la filtration industrielle des vins, la lutte contre les maladies cryptogamiques, etc.

L’œuvre de F Malvezin eut à son époque une importance capitale. E 1893 il fonda la revue l’Œnophile, afin de mieux diffuser ses idées. En dehors de ses créations déjà mentionnées, citons : Vieillissement des vins et spiritueux ou pasteuroxyfrigorie (Tignol, Paris, 1903) ; Histoire de la vigne et du vin en aquitaine, depuis les origines jusqu’à nos jours.

On lui doit en outre la publication d’une foule de brochures et d’articles techniques, ainsi que l’invention et la réalisation de nombreux appareils : filtres, pompes, sulfateuses, pasteurisateurs à bouteilles, etc.

Président ou membre de nombreuses sociétés telles que la Société d’Horticulture de Caudéran, la Société de chimie industrielle, l’Association des chimistes de sucrerie et de distillerie de France, le Syndicat des constructeurs et vendeurs d’instruments agricoles, viticoles et vinicoles de Bordeaux et du Sud-Ouest, le Syndicat des vins de Bordeaux, le Syndicat des Graves, etc.

Frantz Malvezin est mort à Cauderan le 16 mai 1923. Son nom a été donné à la rue où furent construits ses ateliers, occupés de nos jours par les établissements Miroir.

En 1926, son buste, œuvre du sculpteur Gaston Leroux, fut inauguré à la Société d’Horticulture de Caudéran.

Source : JB Guérin « Des Hommes et des Activités »